LA MODE : L'IMPERMÉABLE ET LA POLAIRE  

Les parapluies au cinéma

Publié le : - Catégories : Cinéma

La pluie est la météo préférée des cinéastes

La pluie, à bien des égards, est un élément clef du cinéma. On a tous au minimum un film, une séquence, une scène, ou même un plan sous la pluie qui nous a marqués. La pluie est cathartique ; elle transcende nos émotions et exalte nos sentiments.

La pluie, c’est par exemple l’exaltation de l’amour dans Matchpoint de Woody Allen, l’exaltation de la séduction dans In The Mood for Love de Wong Kar-Wai, l’exaltation de la haine dans American Beauty de Sam Mendes, ou encore l’exaltation de la tristesse face à la mort, comme dans Watchmen de Zach Snyder, ou même encore dans de nombreux Disney ou la météo fait souvent échos aux émotions des personnages.

Mais qu’en est-il des parapluies ? Si l’accessoire du quotidien nous est indispensable face aux averses, qu’en est-il au cinéma ? Quelle présence, quelle influence, quelle symbolique ?

Allons à l’évidence et commençons par les incontournables

Deux références sont incontournables quand il s’agit de parapluies au cinéma.

La première des deux est un film qui fait référence aux parapluies jusque dans son titre : Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy et sa boutique de parapluies éponyme ! La ville de Cherbourg, délicieusement bercée d’averses tout au long du film est un cadre magnifique pour mettre en avant des parapluies de toutes les couleurs. On peut notamment penser à la scène d’ouverture, avec tous ces parapluies colorés vus du dessus, esquissant une ville poétique et dynamique.

Dans le registre de la comédie musicale toujours, il nous est impossible de ne pas évoquer ce qui peut être vu comme la scène la plus célèbre de l’histoire du cinéma : le passage sous la pluie de Singin’ in the Rain de Stanley Donen et Gene Kelly. Gene Kelly, débordant de candeur amoureuse, n’a pas le même rapport au parapluie. L’objet perd de son utilité tout au long de la scène, puisqu’il ne souhaite certainement pas se protéger de la pluie. Mais un point reste important : le parapluie est une source d’amusement et permet sans aucun doute d’apprécier la pluie, qu’il nous couvre ou non.

Mais au-delà de ces visions mythiques du parapluie, celui-ci peut avoir d’autres symboliques.

Le parapluie et l’anonymat de la foule

Si le parapluie est un élément de distinction quand il est mis en valeur en tant qu’objet, il peut aussi procurer l’effet inverse. Un parapluie levé nous couvre de la pluie, mais aussi des regards. L’effet est exacerbé dans une foule ; il est d’ailleurs devenu courant de voir des soulèvements populaires utiliser le parapluie comme garantie d’anonymat.

Au cinéma aussi, le parapluie a cette vertu. Deux exemples nous viennent en tête, où l’on observe des foules richement fournies en parapluies, avec une photographie esthétique, souvent prise du dessus. On pense ainsi aux parapluies de Minority Report de Steven Spielberg, en couleur, ou bien à la foule en noir et blanc de The Foreign Correspondent d’Alfred Hitchcock. Dans les deux cas, ces parapluies amassés sont une échappatoire astucieuse. On vous laisse regarder les films pour découvrir pourquoi.

À l’inverse, être sans parapluie face à une ville qui en regorge témoigne d’une certaine singularité, comme Harrison Ford, bien solitaire et sans parapluie dans les averses omniprésentes de Blade Runner de Ridley Scott.

Le parapluie et la poésie

Pour revenir à des notes plus légères, le parapluie n’est pas toujours aussi lourd de sens. Il peut parfois simplement participer à la poésie d’un plan.

Quand on pense à un parapluie poétique, l’image qui nous vient en tête provient tout droit de l’imagination débordante des Studios Ghibli, avec Mon Voisin Totoro. Une poésie pure et contemplative, un lyrisme naturel et touchant : le tout sur fond de parapluie.

Mais si l’on pense à la rêverie et à l’imaginaire, une des plus célèbres références du cinéma ne peut être écartée ! Mary Poppins n’a en effet pas besoin de pluie pour sortir son parapluie. Quand elle s’envole, notre émotion la suit et nous sommes en quelques images sur un petit nuage…

Les parapluies et le combat

Après ces beaux instants de rêverie et de retour aux aspects les plus touchants de notre enfance, il est temps de conclure cet article sur une note sensiblement plus anecdotique. Le parapluie peut aussi être une arme blanche.

Moins rêveur, certes, mais plus efficace, le parapluie de certains films ne combat pas que les intempéries. Et pour cela, il faut se tourner du côté des fictions acclamées du Royaume-Uni.

On peut notamment penser à Hagrid, dans Harry Potter, qui masque sa baguette dans son parapluie, donnant une tournure étonnamment menaçante à notre accessoire préféré.

Mais plus récemment, une grosse production a remis au goût du jour le chic absolu à l’anglaise : Kingsman de Matthew Vaughn. Ici, le parapluie est le gadget parfait pour ces espions surentrainés aux costumes tirés à quatre épingles. Si nous ne faisons pas le même usage de notre parapluie, une chose est quand même sûre : un parapluie est outil merveilleusement élégant, qui gagne à être innovant.

Tantôt élégant, tantôt poétique, tantôt pratique… Le parapluie au cinéma, sous toutes ses formes, confirme parfaitement la vision que nous en faisions : un compromis subtil d’utilité et d’esthétisme.

François

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